Sites sacrés – Architecture et expressions populaires
exposition itinérante présentée à
UNESCO, Paris, 2003
Musée Albert-Kahn, Boulogne, 2005
Hôtel de Ville d’Oslo, 2005
Hôtel de Ville de Stockholm, 2006
Folkteatern i Gävleborg, Gävle, Suède, 2006
D’étonnantes expressions artistiques du sacré à travers les cultures, religions et cultes dans le monde sont les dénominateurs communs de cette exposition. L’objectif est de mettre en lumière l’interrelation des formes architecturales, esthétiques et populaires, afin d’avoir une meilleure connaissance et compréhension de leurs particularités, analogies et différences.
« C’est la différence entre les cultures qui font leur rencontre féconde » – Claude Lévi-Strauss.
Les minarets, clochers, pavillons de la cloche et campaniles, structures architecturales largement répandues dans le monde, servent à convoquer et à rassembler les gens.
Le minaret, duquel le muezzin chante cinq fois par jour pour inviter les fidèles à la prière, est une tour – circulaire, octogonale ou carrée – construite à l’intérieur ou près de la mosquée. Le minaret est un élément caractéristique, propre à l’architecture religieuse musulmane. Sa forme s’inspire des tours des premières églises chrétiennes de la Syrie.
La cloche, souvent symbole de la liberté, est, par sa forme, étroitement liée à la voûte céleste. Faisant partie intégrale des rituels, la cloche est l’instrument du rassemblement. Réunir les fidèles pour la prière ou pour d’autres occasions, en faisant sonner les cloches des clochers, est une pratique courante des églises chrétiennes. Les clochers sont soit en forme de campaniles, de tours isolées, soit en forme de clochers intégrés dans l’édifice de l’église.
Les pavillons de la cloche sont souvent inscrits dans l’ensemble des temples bouddhistes. Le pavillon de la cloche, en bois, a une analogie certaine avec les pagodes chinoises et japonaises. Le tintement des cloches se fait soit quotidiennement, soit juste une fois par an. Quelques-uns des plus anciens pavillons de la cloche en Europe du Nord, dans les églises chrétiennes de Norvège, par exemple, ont une forte affinité avec les pavillons de la cloche bouddhistes en Asie !
Un regard sur l’arc, la colonne et le chapiteau. Ils sont tous les éléments de base de l’architecture du sacré. Les colonnes, supports de la » voûte céleste « , épaulent l’arc et la voûte, symboles du ciel par opposition à la terre. Au sommet de la colonne se situe le chapiteau qui tient une position » entre-les-deux » (ciel et terre).
Quant à la l’image du couple dragon-serpent elle tient à deux connotations majeures : le bien et le mal.
Associé au mal, voici le serpent au jardin du Paradis biblique, les serpents qui enlacent Laocoon et ses deux fils, voilà St-Georges et St-Michel au combat avec le dragon…
Mais le dragon-serpent symbolise aussi l’opposé au démoniaque, au malicieux et au dévoreur.
En Egypte Ancienne, par exemple, le cobra se tient au premier rang : la frise des Cobras de la Chambre aux Tuiles Bleues, Pyramide de Saqqara, où le cobra évoque Uto, la déesse serpent. Cette déesse-protectrice, associée au cobra, crache son venin sur les adversaires du roi qu’elle protège.
En Chine, le dragon porte bonheur et bonne fortune. Il est le symbole de la sagesse et de la fertilité. Cette créature sifflante et chuintante occupe souvent le faîte des temples du site sacré qu’il protège.
En Europe du Nord les têtes des dragons menaçants sur les proues des navires Vikings, et sur les faîtes de leurs sites sacrés, semaient la panique et la terreur dans les âmes des ennemis.
Au temple Quetzalcoatl, la Pyramide du Serpent à plumes, à Teotihuacán, Mexique, la tête du serpent émerge d’une « marguerite » gueule grande ouverte, près du masque de Tlaloc, Dieu de la Pluie, aux yeux saillants. Le culte du serpent concerne le dieu principal, Dieu Soleil, qui s’exprime dans la construction des pyramides, représentant la victoire du bien sur le mal, de la lumière sur les ténèbres, de la connaissance sur l’ignorance et l’ascension du Dieu Soleil au ciel.
Dans toutes les civilisations et cultures, l’homme a toujours éprouvé un besoin de monuments commémoratifs lui permettant de se souvenir, de respecter ses ancêtres ou d’autres: les dieux, les esprits ou les événements. Ces monuments sont ou bien éternels comme les pyramides : » L’Homme craint le Temps et le Temps craint les Pyramides « selon le proverbe égyptien, ou bien éphémères comme une » animita « , petit monument, que l’on trouve au bord des routes en Amérique latine et ailleurs.