L’architecture en bois a traversé autant de défis que de siècles dans les pays nordiques. Le bois – matériau naturel, durable et écologique par excellence – se prête au recyclage, se plie au respect de l’environnement et à l’économie
des ressources naturelles de la planète. Comme la pierre en France, le bois est le matériau de construction de prédilection des pays nordiques. Il est profondément ancré dans la tradition et la culture du bâti.
L’architecture en bois comprend à la fois les églises construites au XIᵉet au XIIᵉs. et les bâtiments profanes ruraux et urbains, et s’étend du nord au sud du pays, tout au long des siècles suivants, passant par le classicisme sobre, simple, austère parfois, jusqu’aux expressions les plus spectaculaires.
Citons le château de Sandemar, dans l’archipel de Stockholm, construit dans les années 1670, probablement d’après les dessins de Jean de la Vallée et la ville de Sigtuna et son hôtel de Ville, construit entièrement en bois entre 1740-1744. Il est le plus petit hôtel de ville du pays et sert aujourd’hui de musée.
Au cours de la deuxième moitié du XIXᵉ s., « snickarglädje », la joie du menuisier, s’épanouit et fait boule-de-neige dans le pays. C’est par le décor que la joie du menuisier s’affiche : la riche ornementation des fenêtres, portes, vérandas, marquises, faîtes, fermes, corniches… Le bois est ici délicatement découpé en dentelles et les couleurs de prédilection sont les pastels.
Bannie par les architectes fonctionnalistes des années 1930-40 en Suède, la joie du menuisier fut rarissime, moins ostentatoire, dans le paysage urbain. Or, depuis quelques décennies, la joie renaît sous la lame du menuisier, ou bien sous la scie mécanique de l’industriel.
Aujourd’hui, la tradition suédoise de l’architecture en bois est de nouveau pertinente et d’actualité. Elle est devenue synonyme d’architecture durable, d’architecture écologique, d’architecture économique. Ce que démontre la ville de Växjö, une municipalité verte depuis 35 ans, qui s’est autoproclamée « la communauté la plus verte d’Europe »… Dans le quartier de Portvakten s’élèvent les premiers bâtiments en bois en hauteur, dits « passifs », c’est-à-dire autonomes en énergie. L’architecture d’aujourd’hui se veux écologique et économique, durable et renouvelable.
Le bois, un vrai défi pour l’avenir ?